samedi 13 août 2011

L´Ethique à l´ère de la globalisation. Texte original de Antonio di Ciaccia

L´éthique à l´ère de la globalisation. Texte original de Antonio di Ciaccia.

par Eliane Beladina, jeudi 22 juillet 2010, 19:28
Dans le titre de cette troisième réunion nous retrouvons la conjonction de deux termes, éthique et globalisation.
Tout d´abord, concernant le premier nous pouvons le situer au commencement de la pensée philosophique. Pour ce qui est du second, en revanche, nous ne trouvons pas, sauf dans certains dictionnaires, la signification qui nous intéresse dans ce débat.
Bien que paraissant un néologisme, le mot global n´est pas récent et a ses titres de noblesse. Carl Schmitt , le plus moderne défenseur de la conception subjective, l´employa pour la première fois en 1950 dans le sens que nous l´utilisons actuellement. Jacques-Alain Miller nous le rappelle dans quelques unes de ses réflexions dédiées à cet auteur, dans son cours « De la naturaleza de los semblantes » (1)
Dans « El nomos de la tierra » [nomos =découpage des parcelles en Grèce] (2) Carl Schmitt, introduit le mot global dans toute un problématique de résolution, sans pour autant qu´il soit question de solution heureuse. Cette problématique c´est la dialectique indispensable pour articuler norme et localisation, Ordnung et Ortung, ce qui veut dire, dans notre mode de pensée, entre le symbolique pour ce qui relève de la norme et du droit, et le réel pour ce qui relève de la Terre, là où habite l´homme (3). La solution réalisable pour les hommes est –en référence à notre dialectique- celle du semblant. On fait la guerre, par exemple comme si c´était un jeu purement symbolique pour jouer, et malgré les morts et les destructions, on répète sans cesse le même jeu.
Pour Carl Schmitt, le mot global a un sens nettement politique, tandis que l´acceptation actuelle du terme recouvre au delà de ses apparences une dimension économique.
En réalité, la globalisation est un concept d´économie politique. Je rappellerai au passage l´importance qu´a donné Lacan non seulement à la politique mais également au poids que doit avoir –et qu´actuellement il n´a pas- le psychanalyste dans l´élaboration de la politique. Cette importance que Lacan attribue aux études économiques, se retrouve dans son Séminaire « L´envers de la psychanalyse ». C´est ainsi, disait-il, qu´établir ce champ énergétique qu´est le champ de la jouissance, lequel requiert des structures distinctes de celles de la physique, cela concerne les psychanalystes. (4)
Qu´est-ce que la globalisation ? La globalisation est une révolution. Une révolution silencieuse. Une révolution totale. C´est une révolution parce qu´elle modifie la relation du sujet avec l´autre. C´est une révolution parce qu´elle perturbe le niveau de la communication. Cette perturbation élimine la séparation entre les individus : dans un monde global, n´importe quel proche ou lointain, peut se changer en voisin. La globalisation implique, de fait, un changement radical qui jusqu´à maintenant ne s´était jamais produit dans l´espace et le temps. On qualifie la globalisation, d´une action humaine particulière, en simultanéité avec d´autres qui proviennent de n´importe quel lieu, on peut se déplacer directement d´un endroit à l´autre de la planète, atteindre n´importe quelle partie du monde, en annulant totalement l´espace physique, ce qui signifie que la distance est comprimée au maximum, si ce n´est réduit à zéro le temps nécessaire pour accomplir une même action.(5).
Quelle est la voie pour que l´action trouve un écho ? La voie est celle de la communication. Mais dans la globalisation la communication utilise l´espace et le temps dans une dimension particulière : La cybernétique, qui est un espace sans espace et un temps sans temps.
En 1955, à la conférence « Psychanalyse et Cybernétique », Lacan parlaient des merveilles de la cybernétique. Mais ces merveilles renvoient au fait que la cybernétique, comme la psychanalyse, fonctionnent à partir de l´axe du langage.
Aujourd´hui d´autres parlent également des merveilles de la cybernétique, mais dans un sens différent, dans le sens des résultats auxquels mènent la globalisation, dans le champ politico-économique. « Perché la globalizzazione ci fa bene » (Pourquoi la globalisation nous fait du bien) est le sous-titre du récent livre de Palolo Del Debbio.(7)
Cependant, si la globalisation nous fait du bien à nous, le problème est de savoir si elle fait aussi du bien aux autres (8). Noam Chomsky pense qu´elle ne fait du bien à personne ; « Sous la peau » est le titre de son dernier livre sur ce thème(9) De toute facon, sont nombreux ceux qui se lamentent des désastres faits et à venir. Je n´interrogerai pas la volumineuse littérature sur le global et le non global, ni les différents modèles proposés sur la dénommée global gouvernance. Je ne me propose pas d´évaluer le bien ou la perversité de la globalisation.
Bref commentaire sur quelques aspects de la globalisation : Premier aspect : elle favorise la possibilité d´être proche avec n´importe qui, un proche on se doit de l´aimer selon la bible, en revanche selon la structure il faut l´éliminer puisqu´il occupe le même espace vital.
Second aspect : la globalisation est une universalisation, mais imaginaire, dont le tiers est éliminé, avec pour conséquence de supprimer la dialectique ami-ennemi et réduire l´opposant comme un criminel. De là, l´émergence de troubles et insécurités déstabilisantes dans le social et dans la politique.
Troisième aspect : la globalisation, qui n´occupe pas d´espace, met en danger la souveraineté des états, dans lesquels les lois sont établies sur des espaces définis.
Quatrième aspect : la globalisation ne fonde pas de communautés mais des centres commerciaux, ne produit pas de citoyens mais des consommateurs.
Cinquième aspect : la globalisation, marche moderne, véhicule une information dans laquelle avec habilité sont manipulés, au niveau mondial, les faits et les opinions.
Sixième aspect : le global supporte une tension avec le local, et essaie d´y remédier en se servant dudit local.
Septième aspect : la globalisation acte le débat entre citadins et Etats dans ce qui fonde les démocraties. Ces démocraties n´en n´ont que le nom dans beaucoup d´états et dans les états prédominants ce sont des oligarchies camouflées.
« Ces démocraties s phagocytées en empires » (10) (titre du volume de Michael Hardt et Antonio Negri), où s´entrevoit « La fine Della Liberta » (titre du livre de Gore Vidal).(11)
A Baldassarre émit l´hypothèse que l´époque de Locke avec sa moralité de la démocratie est terminée, parce que pointe à l´horizon la revanche de Hobbes avec quelque souverain absolu, qu´il soit illuminé ou non.(12)
Si l´enseignement de Lacan peut nous apporter plus de clarté dans tous ces aspects, je me limiterai à un seul. Je souhaite mettre l´accent sur le fonctionnement de cette machine qui broie tout de manière inévitable, mais qui perdure jusqu´à sa fin.
Il y a peu de temps que les économistes ont pris conscience que l´économie de marché fonctionne selon des lois internes – c´est-à-dire strictement symboliques -, et par rapport auxquelles, c´est une évidence, le fonctionnement du réel est indépendant de n´importe quelle subjectivité. La cybernétique, sur laquelle se base l´économie de marché ainsi que la globalisation est, rappelle Lacan une science d´horizons variés, de rencontres multiples, une science de combinaisons, totalitariste (Lacan ne prononce pas globalisation), une science qui se met à fonctionner seule, sur elle même. (13)
Ceci donne le caractère incontrôlable –type chaîne signifiante- du fonctionnement de ce système économico-politico qu´est l´économie de marché.
Maintenant, à ce fonctionnement automatique et ingérable, qui s´articule comme une syntaxe – comme l´affirme Lacan de la cybernétique- je lui ai attribue un sens, une direction, une finalité.
Le marché est ainsi comme une machine qui s´autorégule selon le signe imagé de « La mano invisible » d´ Adam Smith.(14)
De là, ordre est donné –selon tous les néolibéraux- de ne pas contrarier la machine de l´économie de marché parce que non seulement elle est incontrôlable mais en outre elle sait où aller. Je souligne ces deux aspects : c´est une machine qui sait vers où se diriger.
Première remarque : nous connaissons la nature de cette machine, parce qu´elle se base sur la cybernétique, c´est une machine de langage.
Seconde remarque : si cette machine s´autorégule, et s´autodirige, alors entre en jeu sa finalité.
Je vous rappelle la définition d´Aristote : la finalité de l´éthique c´est ce vers quoi chaque chose tend.(15) L´éthique est déterminée et prend son sens uniquement à partir de sa fin. Sa fin est le bien. Il s´agit du bien de l´homme, non du bien univoque et comme réalité (16) comme le pensait Platon. Lequel bien dans l´élaboration scolastique coincide avec Dieu (17) jouissance permanente propre à chacun.(18)
Nonobstant la multiplicité des signifiants du bien, non pas « hiperuránico »(19) mais concrets et particuliers, dans toute la tradition aristotélicienne-humaniste on traite toujours du bien auquel tend l´action humaine et pour le bénéfice de l´homme. Cette centralisation du bien de l´homme perdure, au-delà de ce que nous mettons ou non dans une conception théiste.
Le grand changement, la grande crucifixion, (20) comme le signale Lacan, survient avec l´utilitarisme. Pour deux raisons : d´abord parce que en l´associant au niveau du signifiant , on donne de l´importance au fonctionnement d´une machine (machine signifiante, selon nous) qui fonctionne de manière inexorable et inévitable. Ensuite, parce que le but de l´éthique n´est pas le bien de l´homme, comme le soutien la tradition philosophico-humaniste, mais est inhérent au fonctionnement de ladite machine. A partir de cela, Bentham initie une dialectique entre le symbolique et le réel, qui sera investie plus tard par toute l´expérience freudienne .(21)
Ainsi, tant l´éthique utilitariste, que l´éthique psychanalytique, se valorisent du fonctionnement d´une machine qui représente l´appareil symbolique articulé avec le réel. Seulement après l´utilitarisme suit, à l´appel l´éthique de l´économie de marché. En revanche, dans le cas de la psychanalyse surgit avec Lacan l´éthique du désir.
L´éthique de l´économie de marché n´a rien à voir avec le bien de l´homme, la machine va là où elle doit aller, suivant sa trajectoire inévitable, et incontrôlable. Les néolibéraux affirment que la machine conduit à une fin nécessairement positive puisque c´est le meilleur système, jusqu´à maintenant jamais rencontré pour la création des ressources. Pour ce motif à être le bien du marché et le bien de l´homme, un processus qui n´est pas dirigé par l´intentionnalité de l´homme peut chercher le mal. Maintenons nous toujours dans la problématique d´une éthique qui se fonde dans la définition aristotélicienne : ce vers quoi chaque chose tend.
Le point à considérer est le suivant : Il y a substitution par rapport au bénéficiaire de cette tension. On ne parle pas de l´homme, mais du fonctionnement de la machine même. Max Weber l´explique en ces termes : là où le marché est abandonné à son autorégulation on connait la dignité de la chose mais pas celle de la personne.(22)
Ainsi, comme l´éthique de l´économie de marché, l´éthique de la psychanalyse se situe du côté de la machine symbolique et de son fonctionnement.
Quelle est la différence entre les deux éthiques ? La différence ne réside pas dans leur humanisme. Ni l´éthique du marché, ni l´éthique de la psychanalyse ne sont humanistes. Pas plus la première, que la seconde ne veulent le bien de l´homme. La différence se situe au niveau de la prise en compte du réel.
Dans l´éthique de l´économie de marché le réel en jeu est l´accumulation de richesses. C´est pure illusion. Mais c´est une complication, c´est sûr. Pourquoi ? Parce que la richesse est seulement l´accumulation des résultats de la machine laquelle fonctionne selon la loi du signifiant, ignorant la valeur et les droits des hommes. Ce serait comme si nous autres psychanalystes, nous considérions que le réel d´une analyse consiste dans l´accumulation des connaissances et du savoir, que le processus analytique favorise généreusement tout comme l´aspiration du moi à devenir maître. C´est davantage dans l´économie de marché que la richesse tient sa propre richesse, c´est ce que Marx appelle la plus value.
L´éthique de l´économie de marché nous fait croire que le réel est la richesse ; en échange, le réel est que le riche ne paie pas, comme le souligne Lacan. (23)
Ce réel consiste dans le trou qu´implique le fonctionnement du symbolique. Alors, figurons nous, comme les belles âmes helléniques, que le fonctionnement de la machine n´est assorti d´aucun trou, que le symbolique y est inclus entièrement. Feignons qu´il n´y a pas davantage de plus value, qu´il n´y a de jouissance.
Ainsi, l´économie de marché tombe dans le même piège qu´une certaine psychanalyse qui s´en remet à l´herméneutique. Dans le champ de l´économie comme dans le champ analytique on sait que tout se réduit au signifiant, que la machine du langage se nourrit dans le signifiant et que du réel on ne veut rien savoir.
Mais nous autres, psychanalystes, nous savons que l´homme paie cher cet effacement du réel, et que tout ce qui ne s´inscrit pas dans le symbolique retourne dans la vie des hommes de manière dévastatrice.
La globalisation est l´extension de l´utopie herméneutique dans le champ de l´économie. Mais, à la différence de l´herméneutique –qui peut se maintenir dans un jeu d´abstractions pour philosophes et intellectuels, qui parfois révèle sa propre inaptitude, dans les diverses formes de psychothérapies qu´elle inspire-, l´économie de marché peut être, et pour moi c´est cela, le champ où se déploiera globalement la pulsion de mort.
Il y a cinquante ans, Carl Schmitt, à partir d´un examen attentif entre droit et lieu, ou entre symbolique et réel, prédit une situation impensable à cette époque : l´extension du terrorisme, l´installation de la dénommée guerre juste et, pour finir la guerre civile globale. Il s´agit, selon lui, de faits décisifs dans le futur.
La pulsion de mort est inhérente au fonctionnement de la machine signifiante. Selon Lacan l´autre face du langage c´est la jouissance. Comment faire alors avec cette jouissance qui, comme le soutient Lacan dans le Séminaire XVII, seul Dieu sait où elle peut nous conduire ? (24) La machine sait elle, où elle doit aller, mais nous ne savons pas quel est ce lieu qui conduit à l´homme.
Disons avec franchise que les solutions entre-apercues actuellement sont dérisoires. C´est inutile de demander des solutions aux néolibéraux, parce que leur solution est de favoriser le mouvement automatique de la machine. Leur crédo est de ne pas perturber le conducteur, spécialement si la machine manœuvre seule.
Nous demandons des solutions à la gauche, à toute la gauche italienne, européenne ou, s´il y en a, à d´autres partis. Cependant ceux de gauche ne savent qu´une seule chose : ils ne savent pas avec quel parti se maintenir. Et dans l´attente d´une solution, qui viendrait du ciel, ils jouent les bons offices. Ils voudraient arrêter ou au moins diriger la machine, mais leur demande est semblable à celle du névrotique face à l´inévitable du symptôme, et leurs propositions restent à l´état de bonnes intentions, que révèle seulement une impuissance croissante.
De même d´ autres terrorisés par le fonctionnement de la machine, ou par l´embrigadement de la pulsion de mort, extrémisent leur choix politiques, que ce soient à droite comme à gauche.
Revenons à Lacan. Je le cite : « L´intrusion (de la psychanalyse) dans la politique est possible à condition de prendre en compte, qu´il n´y a pas de discours, et pas uniquement de discours analytique, sans la jouissance ».(25) Bien que cela paraisse paradoxal, formant parti du Champ Lacanien (Titre qu´a donné Jacques- Alain Miller au Chapitre du Séminaire XVII qui traite de ces thèmes), non seulement c´est la psychanalyse, mais également l´économie de marché, qui est de l´ordre de la jouissance.
Nous entrons ainsi au cœur de la solution lacanienne à ce problème. Ce n´est pas une solution facile. Ce n´est pas une solution utopique. Qui sait, si c´est seulement une solution qui sera peut-être inefficace parce qu´ inapplicable, à cause de notre incapacité, à nous analystes, de donner à la psychanalyse le lieu qui lui revient en ce monde.
La solution lacanienne s´appelle discours. Si vous voulez, elle s´appelle articulation des quatre discours. Rien de mieux que ceux-ci quand on se réfère à la jouissance. Le discours […] puise [dans la jouissance] sans relâche puisqu´il s´origine en elle.(26)
Dans les quatre discours, Lacan montre de quelle manière, selon la structure, on peut traiter la jouissance. Cette jouissance est impensable (27) sans la machine signifiante qui selon lui dépend d´elle. Cette jouissance se concentre dans l´homme, point que tout être parlant aspire, bien qu´à son insu, d´être un reste, un déchet.(28) Elle perdure au seuil de la solution lacanienne.
Terminons par quelques réflexions. La première concerne la révolution. Lacan considère qu´une révolution, est celle qui, de manière aristotélicienne permet à chaque élément de permuter les uns les autres dans une rotation ordonnée, comme ce qui se produit dans l´articulation des quatre discours. Il prône que seule une telle révolution ou circulation des éléments permettrait au discours du maître un changement en favorisant la poursuite dudit discours du maître. Soit, de faire en sorte que le discours du maître soit moins primitif, un peu moins idiot. (29)
Une seconde réflexion concerne le déplacement que Lacan opère en prenant comme interlocuteurs, non pas les philosophes mais les experts en économie politique, les experts en modalité de l´installation et du fonctionnement de la jouissance. Ce n´est pas occasionnel que Lacan lie le nom de Marx au symptôme analytique et au plus de jouir. La prééminence de la pensée marxiste par rapport à la valeur des objets souligne le fonctionnement signifiant de la machine économique.(30)
Une troisième réflexion se réfère au discours capitaliste. Si nous reprenons le mathème qu´à donné Lacan à Milan il y a exactement trente ans, le 12 mai 1972 (31), en parlant de l´Université publique, il montre de quelle manière l´homme de l´époque du capitalisme est réduit à l´état de consommateur d´objets, multipliés, faux objets cause du désir. Je cite Lacan « Le sentiment qu´à la société de consommation, que ce qui la constitue en tant qu´élément qualifié, « d´humain », elle se l´attribut par quelques plus-de-jouir produits de notre industrie, des plus-de-jouir de limite, pour tout dire.(32)
Une quatrième réflexion est en relation avec l´église catholique, la véritable, comme indique Lacan. En proposant la théologie pastorale du qu´ils soient frères, il serait plus opportun que la théologie restitue de nouveau l´autorité à court terme de la théologie dogmatique, qui est un discours qui s´articule autour du trou du mystère divin.(33)
Dernière réflexion : de facon incongrue, Lacan lie la solution de la jouissance dans le social et dans la politique avec la sexualité, avec la possibilité d´isoler un certain type de jouissance que nous appelons phallique,(34) et qui est toujours localisée – par conséquent, non globalisée-, particulière – donc , non universelle-, à l´incidence d´un autre type de jouir que celui lié, à la femme, « comme la fleur, submerge ses racine ».(35)
On comprend mieux ainsi pourquoi c´est si difficile de maintenir la démocratie dans un monde de globalisation. Parce que la démocratie est comme La femme : elle n´existe pas. Les démocraties existent. Pour cela, la jouissance de vivre démocratiquement est aussi difficile à écrire et à découvrir que la jouissance féminine.
Nous proposons que l´éthique de la globalisation soit l´éthique du discours.
Traduit par Eliane Kersalé Beladina
Notas:
1- J.-A.Miller, De la naturaleza de los semblantes, Buenos Aires, Paidós, 2002, págs. 58 y ss.
2- C. Schmitt, El nomos de la tierra, Madrid, CEC, 1979.
3- Para comparar las tesis de Carl Schmitt con las que Hans Kelsen, promotor del normativismo e interlocutor de Freud, véase: N. Irti, Norma e luohi, Problemi di geo-dirittro, Roma-Bari, Laterza, 2001.
4- J. Lacan, El seminario, libro17, El reverso del psicoanálisis, Buenos Aires, Paidós, 1992, p.86.
5- A. Baldassarre, Globalizzazione contro democrazia, Roma-Bari, Laterza, 2002, p.6.
6- J. Lacan, El seminario, libro 2, el yo en la teoría de Freud y en la técnica psicoanalítica, Buenos Aires, Paidós, 1983, p.435.
7- P. Del Debbio, Global. Perché la globalizzazione ci fa bene, Milán, Mondadori, 2002.
8- Véase: A. Bonomi, La comunita maledetta. Viaggio nella coscienza di luoggo, Torino, Di Comunita, 2002; Z. Bauman, Dentro la globalizzazione. Le conseguenze sulle persone, Roma-Bari, Laterza 2001.
9- N. Chomsky, Sulla nostra pelle. Mercato globale o movimiento globale?
10- M. Hardt y A. Negri, Imperio, Buenos Aires, Paidós, 2002.
11- G. Vidal, La fine della liberta. Verso un nuovo totalitarismo?, Roma Fazi, 2001.
12- A. Baldassarre, ob. cit pág. 190.
13- J. Lacan, ob. cit. N6, pág.444.
14- A. Baldassarre, ob.cit., pág. 19.
15- Aristóteles, La ética a Nicómaco, I, 1, 1094a.
16- C. Mazzarelli, "Introduzione alla lettura dell Etica nicomachea" en Aristóteles, Etica nicomachea, Milán, Rusconi, 1979, p. 15.
17- Tomás de Aquino, Summa teológica, I, 6, 1.
18- Ibíd., 2-2, 180,7.
19- Hiperuránico es el mundo de las ideas abstractas de Platón. (N. de la T.)
20- J. Lacan, El seminario, libro 7, La ética del psicoanálisis, Buenos Aires, Paidós, 1988.
21- Ibíd., pág. 22.
22- Citado por A. Baldassarre, ob. cit., pág. 213.
23- J. Lacan, El seminario, libro 17, El reverso del psicoanálisis, Buenos Aires, Paidós, 1992, págs. 86-88; y cap. 5 del seminario "El campo lacaniano" 24- Ibíd., pág. 81.
25- Ibíd., pág. 83. 26- Ibíd., pág. 74.
27- Cfr. J.-A. Miller, "Los seis paradigmas del goce", en El lenguaje, aparato del goce, Buenos Aires, Colección Diva, 2000.
28- J. Lacan, "Il fenomeno lacaniano" en La Psicoanalisi Nro 24, Roma, Astrolabio, 1998, pág. 10.
29- Íd., Lacan in Italia. En Italie Lacan, Milán, La Salamandra, 1978, pág.196.
30- Véase sobre el tema la intervención de Adriano Voltolin en este congreso.
31- Ibíd., pág. 40.
32- J. Lacan, ob. cit. N.4, págs. 85 y 86.
33- Reflexión no leída en el Congreso.
34- J. Lacan, ob. cit. N.4, pág. 79.
35- Íd., pág. 83

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire